| bien | | | La présence du Bien dans mon cÅ“ur n'est due ni au hasard ni au calcul, le Bien est une gratuité divine, nullement liée à ses projections dans la pensée ou dans l'acte, où règne le Mal. La Fontaine comprit tout de travers : « Le bien, nous le faisons ; le mal, c’est la Fortune ». | | | | |
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| russell b. | | | The universe is grey and silent. Eyes and ears invent sounds and colours.
L'univers est gris et silencieux. Les yeux et les oreilles inventent les sons et les couleurs. | | | | |
| | doute | | | Mais la cervelle fait plus souvent l'inverse, en réduisant à la grisaille existentielle ce qui avait de bonnes chances d'être universellement chatoyant. Avant toute interprétation, il n'y a que le silence. Qu'est l'homme sans interprétation, c'est à dire sans regard ? - un objet, tandis que tout sujet commence par le dialogue ; et, heureusement, le monde nous parle, comme nous parle la langue. Mais le cerveau dote l'œil et l'oreille de tant de langages, dont parlent La Fontaine ou Poe. | | | | |
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| hommes | | | Les plus perspicaces diseurs de l'avenir des hommes sont Luther, La Fontaine et Kant ; le premier, à travers le servo arbitrio de la prédestination, voua l'homme au destin d'un rouage ; le deuxième, plus près de nous, le vit en franche moutonnaille ; le troisième, qui voyait plus loin, le qualifia de robot (abeille). | | | | |
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| hommes | | | C'est là où l'on se perd qu'on a les meilleures chances de se trouver. Se connaître, paraît-il, c'est connaître son néant (Pascal) ou son horreur (Bossuet) : « Quelque accident fait-il, que je rentre en moi-même : je suis gros Jean comme devant » - La Fontaine. Le néant serait ce qui ne se donne qu'à l'intuition intellectuelle (Fichte), le Moi par exemple ; l'intuition empirique se chargeant du reste, du non-moi. | | | | |
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| hommes | | | L'Utile, jadis méprisé par le Beau, s'enveloppa du Joli moutonnier et, aux yeux robotisés, dépouilla le Beau de son aura sacré. « Nous faisons cas du Beau, nous méprisons l'Utile » - La Fontaine. | | | | |
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| horace | | | Odi profanum vulgus et arceo.
Je hais la foule profane et l'évite. | | | | |
| | hommes | | | Haïr la foule docte, dans laquelle je suis plongé, dans ce siècle éclairé, devint autrement plus vital. La Fontaine haïssait les « pensers vulgaires », puisqu'ils furent « injustes, téméraires »Â ; aujourd'hui, c'est leur justice douceâtre qui est beaucoup plus nauséabonde. | | | | |
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| mot | | | Tant de poésies françaises, dans lesquelles c'est un dictionnaire, et non pas l'oreille, qui cherche des échos. Des rimes pour l'oeil ! Que dire d'une poésie, où voie lactée est interdit à cause d'un e muet ? Voyez l'équilibristique orthographique de La Fontaine : « les pensERS vulgaires ». | | | | |
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| mot | | | En perçant l'indicible mystère du monde, je chercherai - ou en recréerai ! - la musique, la grammaire et le vocabulaire des choses et la mirobolante logique de leurs cortèges. « Tout parle dans l'univers, il n'est rien qui n'ait son langage » - La Fontaine. Et je ne m'arrêterai même pas aux choses elles-mêmes ; j'en ferai parler la profondeur et chanter - la hauteur. | | | | |
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| noblesse | | | Aux heures printanières, « loin d'épuiser une matière, on n'en doit prendre que la fleur » - La Fontaine. En d'autres saisons, on fera appel aux racines, aux cimes, aux branches. Et l'on finira par épouser l'arbre ou par convoler vers la montagne, où la fleur n'a pas besoin de beaucoup de matière. | | | | |
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| russie | | | Chez l'étranger, on comprend les idées, on se méprend sur les pulsions. « Un philosophe austère et né dans la Scythie, retranche de l'âme désirs et passions » - La Fontaine. Dans tel arbre, la passion se loge en fleurs, et dans tel autre - dans une branche morte. L'essentiel, dans le travail de la serpe, c'est l'intérêt de l'arbre plus que celui de la forêt. | | | | |
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| solitude | | | Les chouettes, aigles et autres renards sont plutôt cachottiers, contrairement aux moutons. « Le monde n'est que franche moutonnaille » - La Fontaine. Le plus curieux, dans la moutonnaille moderne, c'est qu'elle se croit alliée de ces cachottiers. La solitude orgueilleuse emménage dans des fourmilières cossues, où le rêve commun élit sa résidence. | | | | |
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| vérité | | | La Fontaine a raison : « L'homme est de glace aux vérités, il est de feu pour les mensonges » - mais ce n'est pas la vérité qui y est à plaindre, mais le feu, qui s'éteignit, pour ne nous laisser qu'en compagnie des vérités pétrifiées. | | | | |
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