| action | | | Sans contraintes politiques ou économiques, tant d'hommes agissent en esclaves ; l'homme, libre au fond de lui-même, peut garder sa liberté même dans les chaînes. Voilà comment le robot voit la liberté : « La liberté est l'absence de toute contrainte à l'action » - Hobbes - « Liberty is the absence of all the impediments to action ». C'est même un robot du plus bas étage, puisque le robot moderne est capable de résoudre des contraintes. La liberté est dans le mystère des contraintes et non pas dans les solutions des buts. | | | | |
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| heidegger m. | | | Zeigt sich ein Pfad, der in ein Zusammengehören des Dichtens und des Denkens führt ?
Où es-tu, chemin de la rencontre du poème et du théorème ? | | | | |
| | art | | | Ensemble, on ne peut que les lire. Une fois clivés, le poème se danse en pointillés d'images ; le théorème se condense en un point d'ancrage. Ton poème hors chorales vaut mieux que les théorèmes de morale (Spinoza et Hobbes). | | | | |
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| cité | | | Si tu hurles, aujourd'hui, avec les loups, ce n'est plus pour interpeller la lune, mais bien pour réclamer ta part du butin. « L'homme est un loup pour l'homme ; la femme encore plus loup pour la femme ; le clerc, pire que loup pour le clerc » - Plaute - « Homo homini lupus ; femina feminae lupior ; clericus clerico lupissimus ». Heureux temps, où l'homme n'était pas encore un clerc intégral ! « Homo homini Deus » (Hobbes) est une obsolescence raillée par les meutes. | | | | |
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| hommes | | | Ceux qui travaillent, pour faire de la philosophie, n'en sont, le plus souvent, que journaliers. La paresse en inspire les maîtres. « L'oisiveté est mère de la philosophie »* - Hobbes - « Leisure is the mother of philosophy ». Les actifs sont absorbés par l'utile immédiat, la philosophie commence par l'intérêt qu'on porte à l'inutile intemporel. | | | | |
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| hommes | | | L’évolution de la vision de l’homme : Hobbes y aperçut la bête, Pascal lui enjoignit l’ange, Rousseau privilégia l’ange, Dostoïevsky accepta la cohabitation de l’ange et de la bête. Les hommes ne lisent plus les poètes, ils ne font que calculer – l’homme, pour eux, ne sera ni angélique ni démoniaque, mais robotique. | | | | |
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| intelligence | | | Ce que l'homme imagine, ce sont des états ou des processus, les premiers étant forcément finis, tandis que les seconds ne peuvent être qu'infinis, puisqu'ils sont continus. N'en déplaise à ceux qui veulent protéger Dieu de notre regard scrutateur : « Quoi qu'on imagine, cela ne peut être que fini » - Hobbes - « Whatsoever we imagine is finite ». Et si le Dieu fini se réfugiait dans l'espace, laissant le temps accueillir le Dieu infini ? | | | | |
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| proximité | | | L'homme peut être vu en tant qu'une personne morale, un mammifère, un moyen de transport ; ce sont des angles de vue différents (des faces représentatives de Hobbes) sur le même objet. Il faut interpréter de la même manière les trois personnes, ou hypostases, du Dieu chrétien. | | | | |
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| russie | | | Le Dostoïevsky politicien est un pamphlétaire impuissant et nullement oraculaire. Aucun des personnages des Possédés ne vit le jour (comme le Candide qui leur servit de prototype). Le héros central de la Révolution russe ne fut deviné que par Mérejkovsky dans l'Avènement du Goujat (héritier du gros animal de Platon, du Léviathan de Hobbes, de la multitude de Rousseau). | | | | |
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| solitude | | | Le bonheur, c'est l'autre, c'est la caresse ou la reconnaissance. « Toute joie de l'âme se réduit à la soif de gloire » - Hobbes - « Animi autem voluptas omnis, ad gloriam refertur ». L'un des contraires du bonheur s'appelle la noblesse : bâtir une fontaine inaccessible pour son âme assoiffée. | | | | |
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| solitude | | | La valeur de l'homme serait son cri (son prix - Hobbes !), qui ne serait même pas une question, mais un soupir ou murmure mi-muets. Au cri le penseur préfère le silence : « tout être, qui pense ton univers, fait monter un hymne de silence » - Grégoire de Nazianze. Que de réponses, en revanche, se réfèrent à la parole de Dieu, chez les sourds ! « C'est le silence de Dieu, qui divinise le cri de l'homme »**** - G.Thibon | | | | |
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| vérité | | | Intuitivement, on répartit la vérité entre trois sphères : la réalité, le langage, la représentation. Le superficiel privilégie la première, le technicien - la deuxième, le profond - la troisième. « Le vrai et le faux sont des attributs du langage, non des choses. Et là où il n'y a pas de langage, il n'y a ni vérité ni fausseté »*** - Hobbes - « ‘True' and ‘false' are attributes of speech, not of things. And where speech is not, there is neither ‘truth' nor ‘falsehood' » - il faudrait l'expliquer à Thomas d'Aquin, Descartes, Spinoza, Kant, Bergson, pour qui la vérité est une conformité avec les choses (confusion entre vérité et validité). Mais, campées dans le langage lui-même, les vérités sont stériles. On leur apporte de la vie, en insérant entre le langage et les choses - un modèle de référence, modèle de l'univers, qui n'est ni langagier ni réel. | | | | |
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