| action | | | Les maximes s'affirment et ne se confirment pas par des applications ; elles sont déjà des applications de ta geste musicale, et non pas des guides de ton geste bancal. « Ne fais pas étalage de maximes devant des gens vulgaires. Mais montre-leur les effets de ce que tu as digéré » - Épictète. Je passe sur l'indécence de la seconde suggestion. La première ne tient pas debout non plus : si quelque chose a des chances d'échapper à leurs souillants appétits, ce sont bien des maximes. | | | | |
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| action | | | Impossible de renoncer à l'action ; impossible, en agissant, de me vouer à mon âme. « Tu ne peux à la fois prendre soin de ton âme et des choses extérieures » - Épictète. Pas de lumière inextinguible autour de mon âme, pas d'heures astrales, seulement des illuminations, des instants, des étincelles. | | | | |
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| bien | | | Le cÅ“ur, ce réceptacle du Bien, subit - se réjouit ou s'afflige ; il n'a pas de volonté, qui appartient à l'esprit. L'esprit agit, il est, donc, source du Mal. Il ne faut pas les confondre, comme le fait Épictète : « Où est le Bien ? Dans la volonté. Où est le mal ? Dans la volonté ». | | | | |
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| doute | | | C'est autour des choses suffisantes - des consolations ou des jeux de langage - que la philosophie doit déployer sa force discursive ou imaginative. Le nécessaire, c'est le domaine de la science. « Le point de départ de la philosophie, c'est la conscience de sa propre faiblesse dans les choses nécessaires »** - Épictète - ce serait sain, si c'était pour chanter des hymnes à la faiblesse ou pour imprimer de l'humilité à son propre discours et pour éviter ainsi, que son point d'arrivée ne soit une auto-suffisance. | | | | |
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| intelligence | | | Élaborer ses propres formes et vivre de et en elles - telle est la fonction de mes représentations. Et il paraît, que « la seule chose, qui m'appartient en propre, est l'usage des représentations » - Épictète - tandis que même bien des sages prétendent détenir en propre l'interprétation, qui n'appartient qu'à l'espèce. N'est à moi que ce qui échappe au temps ; le contraire de Sénèque : « Seul le temps est à nous » - « Tantum tempus est nostrum ». | | | | |
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| intelligence | | | Dans la triade réalité - représentation – langage, les philosophes stoïciens et analytiques veulent occulter la représentation ; en plus, les premiers ne comprennent pas le langage et les seconds négligent la réalité ; ils restent en compagnie d'une réalité indifférente ou d'un langage désincarné. Tu ne seras ni scientifique ni philosophe ni poète, si tu cherches à « ne pas te laisser subjuguer par la représentation » - Épictète. | | | | |
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| intelligence | | | Ma liberté éthique se montre dans mes écarts de la Loi commune ; ma liberté intellectuelle ou esthétique consiste à tenir à la Loi que mes représentations induisent : « Veille bien à tes représentations, car ce que tu as à conserver, c’est la liberté » - Épictète. | | | | |
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| noblesse | | | Par mes contraintes, je me libère des choses sans importance ; avec celles qui restent, je dois choisir, desquelles je serai le maître et desquelles - l'esclave. Même parmi les passions je trouverai toujours celles, dont il vaut mieux être l'esclave. Et ce sont les meilleures ! Aux médiocres j'appliquerai le conseil d'Épictète : « Maîtrise tes passions, avant qu'elles ne te maîtrisent ». | | | | |
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| solitude | | | Le meilleur moyen de me libérer de la toile d'araignée sociale est de filer à l'anglaise. Tout geste abrupt réveille les arachnides et leurs instincts carnivores. Ne serait-ce que pour cela, la révolte et la colère devraient être les plus imperceptibles de mes sentiments. Il faudrait savoir transformer la bile jaune colérique en bile noire mélancolique et ne pas chercher à m'en laver. Ne sois pas fanfaron, « celui à qui le mal ne peut nuire » - St-Augustin - « cui nec malitia nocet ». Sans me dévorer, déjà leur présence est une nuisance pour mon âme : « Ils peuvent me faire périr, mais non pas me nuire » - Épictète. | | | | |
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| solitude | | | La solitude, ce n'est pas tellement l'absence d'yeux, qui m'observent, mais beaucoup plus probablement - l'absence d'oreilles, capables d'interpréter mes silences. « Ne dis jamais être seul ; tu n'es pas seul, car Dieu est en toi, et ton génie aussi ; et ils n'ont nul besoin de lumière pour voir ce que tu fais » - Épictète. Ton génie a beau ne parler que de son voisin de cellule, il est condamné d'emprunter les ombres et la langue des autres, puisque Dieu est sourd, muet, aveugle et analphabète. | | | | |
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| souffrance | | | En faisant le mort, étendu sur une terre ingrate, je me trouve, presque malgré moi-même, face aux firmaments d'une vie, vouée au ciel. Cette contrainte s'appelle : « Supporte et reste immobile » - Épictète - « Sustine et abstine ». | | | | |
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