| amour | | | Le fort est rarement aimé ; la terreur ou l'envie sont vécues par lui comme substituts de l'amour ; c'est pourquoi il s'aime ; aimer sa force est ignoble, on ne peut aimer, au fond de soi-même, que sa faiblesse ou sa solitude. Mais même ce dernier carré est si fragile : « On cesse de s'aimer si quelqu'un ne nous aime » - G.Staël. | | | | |
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| amour | | | L’arsenal des concepts, des idées, des vérités n’évolue presque plus ; celui des sentiments vit l’éternel recommencement. « L'esprit s'épuise, mais le langage du cœur est intarissable » - G.Staël. | | | | |
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| cité | | | Le caractère se forge en se frottant contre ce qui ne nous ressemble pas. Une nation libre entourée d'autres nations libres n'aura d'avenir que dans un troupeau. « Une nation n'a de caractère que lorsqu'elle est libre » - G.Staël - un caractère formé par mimétisme, sans aucune contrainte. | | | | |
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| mot | | | Avant d’adopter, en français, le ton funèbre et le style salonnard, Cioran produisit un beau chant du cygne à sa langue maternelle, dans son plus rigoureux et le plus beau livre – de la France ! Passé complètement inaperçu, il dépasse pourtant Germaine de Staël (de l’Allemagne) en profondeur et Astolphe de Custine (la Russie en 1839) en culture. | | | | |
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| russie | | | Le choix exclusif entre l'ennui et la souffrance, proclamé par Madame de Staël, devint inclusif : tant de terribles souffrances envahissent les pages des écrivains européens modernes et dont n'émane qu'un immense ennui ; leurs collègues russes s'efforcent d'exhiber tant d'ennui vulgaire, mais l'on continue à n'y voir que l'éternelle et noble souffrance russe. « Chez nous, tous les livres sont écrits sur un même thème – de quoi souffrons-nous » - Gorky - « У нас все книги пишутся на одну и ту же тему о том, как мы страдаем ». | | | | |
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| russie | | | Les époques non-héroïques, comme la nôtre, sont tapissées du quotidien, d'où la misère nue de l'héroïsme russe, anachronique et désusité. « Chez les Russes, l'aptitude aux grandes choses n'a d'égale que l'indifférence aux misères du quotidien » - G.Staël. | | | | |
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| russie | | | L'Asiate finasse avec ses chinoiseries contraignantes : l'Européen devient prosaïquement transparent avec son pesage des buts : le Russe reste aveugle avec son obsession par les moyens. « L'instinct des barbares russes n'admet la réflexion que dans le choix des moyens et non dans l'examen du but » - de Staël. | | | | |
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| russie | | | Qu'est-ce qui mène vers un but rationnel ? - le droit chemin. C'est pourquoi les Russes, ces obsédés des voies obliques, ratent leurs buts, tout en se gargarisant : « Les Russes n'atteignent jamais leur but, car ils le dépassent » - de Staël. | | | | |
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| russie | | | Dans la Russie tsariste, la criarde servitude collective fut une évidence que rien ne dissimulait ; tandis que sous chaque crâne y grouillaient des mystères. « Tout est mystère en Russie, et cependant rien n’y est secret » - G.Staël. Succédant à l’autocratie, le pouvoir des goujats et des voyous inversa la tendance – une manie du secret et l’évaporation de tout mystère. | | | | |
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| souffrance | | | Les ruines sont un excellent refuge pour la plupart des misères ou des jouissances humaines. Mais il faut un rêve ou un amour, pour se passer de toits, se croire dans un château ou sur une étoile, se prendre pour des naufragés heureux. « La vie ne semble souvent qu'un long naufrage, dont les débris sont l'amitié et l'amour » - G.Staël. | | | | |
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