Plotin
 
 
 

action
Ils veulent se connaître en s'agitant et s'affairant, tandis que toute action est démultiplication, et l'unité du soi n'est qu'un regard sur le Bien ou son désir : « Le désir du Bien, qui est désir de soi, conduit jusqu'à l'unité, c'est à dire à soi-même »** - Plotin.
bien,regard,savoir,soi

action
Nous ne connaissons presque aucun principe métaphysique, qui aurait présidé à la création de choses ; l'hédonisme devant les choses continue d'être plus fort que l'enthousiasme devant l'éclairage des principes. Pourtant, « tout principe créateur est toujours supérieur à la chose créée » - Plotin.
création,enthousiasme,idée,intensité,réalité,savoir

action
La liberté s'annonce dans l'audace des passions, se devine dans la créativité des commencements spirituels, mais elle se prouve uniquement dans les sacrifices et fidélités des actions. Il ne faut compter ni sur l'extase ni sur la contemplation, pour saisir la liberté, comme le fait Plotin : « La liberté réside dans l'intelligence, qui se désintéresse de l'action ».
audace,commencement,création,esprit,intelligence,liberté,sacrifice,sentiment

action
Une bonne ombre traduit l'éclat et le mystère de l'astre, au hasard de mes pérégrinations dans ma caverne ; l'objet qui la projette est, le plus souvent, aléatoire. La parole qui n'est que l'ombre de l'action, devrait se détacher de l'action, pour parler de l'astre. D'ailleurs, à son tour, « action est l'ombre de la contemplation et de la raison » - Plotin. Et celles-ci, à leur tour, ne sont que des miroirs de l'âme. Un beau destin d'homme est peut-être de vivre en projecteur des ombres. Pour le créateur, l'action est secondaire, comme tout ce qui n'est que nécessaire ; la contemplation, même superflue pour l'action, est primordiale.
âme,étoile,mot,mystère,nécessité,ombre,raison,regard,ruines

amour
D'Aristote à Leibniz, en passant par Plotin et Spinoza, cette ineptie : le but de la philosophie serait de nous apprendre ce qu'il faut aimer. Celui qui sait, qu'on ne peut aimer que ce qu'on ne connaît pas, s'en rit. L'amour est une espèce mystérieuse du Bien inexplicable ; et la philosophie, cette protectrice des mystères, devrait nous apprendre à nous contenter d'un fol amour, autrement dit – à nous consoler. Non pas à ouvrir, mais à fermer nos yeux.
bien,consolation,folie,inconnu,mystère,philosophie,savoir

schopenhauer a.
Alle Verliebtheit, wie ätherisch sie sich auch gebärden mag, wurzelt allein im Geschlechtstriebe.

Tout engouement amoureux, quelque apparence éthérée qu'il se donne, a sa racine dans l'instinct sexuel.
amour
Ce qui en fait un bel arbre ! Aucun autre n'a autant d'inconnues, en tout point de son corps et de son âme. Aucun autre n'aboutit aux unifications aussi abondantes en lumières et en ombres, en pertes et en retrouvailles de soi, en élans et en immobilités, en puretés et en souillures. La voie unitive plotinienne est, à la fois, illuminative et purgative. L'alternative de l'arbre, c'est la platitude, la transparence, le morne enracinement dans le minéral.
âme,arbre,caresse,élan,immobilité,inconnu,ombre,platitude,soi

bien
Le Bien est essentiel, car il n'a pas de contraire (et Plotin y jongle mal : « il est nécessaire qu'il y ait des maux, s'il faut qu'il y ait quelque chose de contraire au Bien », tout en étant, ailleurs, meilleur logicien que Sartre : « l'être n'a pas de contraire »). Le mal naît du changement de lieu d'exercice, lorsque, au lieu de jaillir au cœur, la source du Bien se met à emporter le bras.
action,cœur,commencement,être,mal,nécessité,négation,raison

bien
La liberté humaine est dans le choix d'actes et de mots, censés rendre nos sentiments, qui restent grands muets ou grands absents de la scène vitale ; ni l'amour ni le Bien ne sont connus qu'à travers traductions ; tout langage du Bien, qu'il soit verbal ou gestuel, ne peut être qu'elliptique (réduit à l'action, le mal, lui-même, ne serait qu'« ellipse du Bien » - Plotin).
action,jeu,mal,mot

bien
Le Bien n'est qu'un appel passif de l'amour ; l'amour, comme le beau, a pour organe - l'âme fière, tandis que le Bien loge dans le cœur chétif. Rien de commun, en revanche, entre le Bien et le beau : le beau a aussi bien sa source que ses effets, pleins de grandeur et de puissance, tandis que le Bien n'a qu'une source, vouée à la faiblesse et à l'inabouti. Et Plotin : « Le Bien est l'au-delà et la source du Beau » - ignore, que l'au-delà du Beau est l'esprit et sa source - l'âme.
âme,amour,beauté,cœur,commencement,esprit,force,grandeur,vérité

bien
Dans tout chemin, un homme de bien lit l'appel du mal. Il voue le Bien à la justice du regard perdu, perclus de doutes. On veut prendre les choses de haut, sans jamais suivre un seul chemin, toujours trop bas. Le malheur, c'est d'être attaché aux choses, quelle que soit leur profondeur ; le bonheur, c'est vivre dans le détachement par la hauteur : « Le bonheur est participation à une vie plus haute » - Plotin.
bonheur,chemin,doute,hauteur,justice,mal,réalité,regard,vie

plotin
Le Bien est contraire au mal, comme la forme est contraire à la privation.
bien
Le mal est absence de la honte, ce fond humain, dont l'ironie est la forme. Le Bien est la seule valeur humaine sans contraire. Le mal est un attribut automatique de toute action. Être privé du Bien veut dire être sourd à une voix divine, qui se blottit dans ton cœur, sans savoir se traduire en actes.
axe,cœur,concept,honte,ironie,mal,négation,style

plotin
Si l'âme ne peut poursuivre sa course au-dessus du Bien, c'est qu'il n'y a rien au-dessus.
bien
Au-dessus du beau - la vaste création ; au-dessus du vrai - le savoir profond ; au-dessus du Bien - la hauteur vide. Le Bien est intouchable – il domine le beau et le vrai, sans disposer d'aucune arme visible.
âme,beauté,création,hauteur,inconnu,nature,savoir,vide

platon
Les royaumes sont heureux, où les philosophes sont rois et où les rois sont philosophes.
cité
Ni Marc-Aurèle ni Plotin ne nous apprennent quoi que soit sur le bonheur ou les malheurs de leurs royaumes ; stoïciens et platoniciens se moquent des jérémiades ou exaltations externes et n'écoutent que la sérénité interne ; ils savaient et calculer et peindre. Être philosophe attitré, de nos jours, c'est savoir bien calculer, là où le bonheur incalculable fait rage.
antiquité,bonheur,modernité,philosophie,raison

doute
Ce qui est le plus fécond, ce n'est ni la solution issue des réponses, ni le problème entrant dans des questions, mais le mystère jaillissant des images. Comme le Parménide ou la Caverne de Platon, ou la Procession plotinienne, ou l'éternel retour nietzschéen. Et la réalité, que nous ne pouvons appréhender qu'en images ou en tropes, n'est pas moins mystérieuse.
continuité,création,éternité,mystère,question,réalité,retour,ruines,style

plotin
Celui qui se connaît est beau ; celui qui s'ignore est laid.
doute
La beauté complète naît de la tension entre la profondeur du connu et la hauteur de l'inconnu ou, mieux, - de l'inconnaissable. Le doute a autant de chances d'être beau que la certitude - d'être laide.
beauté,hauteur,inconnu,savoir,soi

plotin
Trois types d'hommes permettant de s'élever au monde transcendant : l'inspiré des Muses, l'amant, le philosophe.
hommes
Ils connaissent les cloaques du désespoir, les affres du doute, les souterrains des condamnés, où ils forgent leur espérance, leur foi, leur pureté – ces forces ascensionnelles. Les abîmes terrestres, complétant les cimes célestes.
amour,ange,art,doute,espérance,force,hauteur,philosophie,religion,ruines

intelligence
Le cogito veut dire que, dans un discours sensé, devant tout verbe il faut placer je pense que… : je pense que je respire, je pense que je vois, je pense que je mens, je pense que je pense. Cartésius n'ajoute rien au Philosophe : « Avoir conscience que nous pensons est avoir conscience, que nous existons ». Comme le penser et l'être de Parménide, ou comme peser et devenir ! - mens et mensura, ou « l'intellection est le premier être » - Plotin. Cette obsession par un verbe impersonnel, même flanqué d'un sujet transcendantal, leur désapprend l'usage du pronom à la première personne, qui, seul, substitue aux choses et gestes - le regard.
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intelligence
Le parcours du créateur : se détourner du devenir banal, se tourner vers l'être profond, s'en inspirer pour créer un haut devenir, y reconnaître le retour de l'être éternel. « Le même a produit un être, apparenté à lui-même, et c'est en redevenant cet être que nous fûmes, que nous saisirons le même » - Plotin – c'est le racolage d'un devenir sans charme qui nous menace plus que l'oubli d'un être charmeur.
caresse,création,éternité,être,hauteur,retour

intelligence
La différence entre le savoir et l'intelligence : le premier permet de représenter la pensée sous la forme d'un arbre foisonnant, bien ancré et ramifié, en accord avec sa forêt ; la seconde se manifeste surtout par des valeurs inconnues, placées dans l'arbre solitaire, pour en appeler à l'unification avec le monde : « Le Principe distribue la vie dans l'arbre tout entier sans s'y répandre » - Plotin.
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intelligence
Trois raseurs partent de l'être pour lui opposer l'essence, le temps ou le néant (l'identité avec le bien de Platon ou avec l'intelligence de Plotin fut moins ridicule). L'être est peut-être le règne des représentations, l'essence - le problème des symptômes, le temps - la solution des signes, le néant - le mystère des images.
bien,être,mystère,platitude,représentation,style,temps

intelligence
Je décris tout objet soit par le chiffre soit par la mélodie - son immanence quantitative ou sa transcendance qualitative. Mais si le chiffre rend le véritable fond, indépendant de mes yeux ou lubies, la mélodie le munit d’une forme, et cette mélodie préexiste dans mon regard. « La musique, dans les choses sensibles, est créée par une musique qui leur est antérieure »** - Plotin.
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intelligence
Le galimatias de Hegel reprend celui de Parménide ou de Plotin. La proximité, phonétique et lexicale, entre l’Un et l’Être, en grec, ou entre Sein et Eins, en allemand, est la seule source évidente de leurs logorrhées. Ils ont, tous, profané les notions platoniciennes de Bien et d’Idée, ouvertes aux interprétations innombrables.
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plotin
Il faut être au moins deux pour signifier, et le sens, entre les deux, en fait un troisième.
intelligence
Naïf et génial ! C'est ainsi que naît le sens en Intelligence Artificielle, tandis que tout le bavardage du signifiant/signifié réduit cette belle triade à quelque chose de monolithique, algorithmique et … réel. Le sens est le résumé irréel d'un dialogue. L'interpellant et l'interpellé ont beau être, le plus souvent, le même homme, ce sont deux machines différentes qui tournent. La vraie machine maîtrisera un jour tous les rouages du signans et signatum (St-Augustin), mais seul l'homme peut manipuler organiquement leurs mélanges contre nature.
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heidegger m.
Wie abgründig verbirgt sich im wesenhaften Nichts der Reichtum des Seins.

Avec quelle abyssale profondeur la richesse de l'Être s'abrite dans le néant essentiel.
intelligence
« C'est par le non-être que vous êtes devenu quelqu'un » - Plotin. Perdre le pied, c'est désencâbler les termes de l'Être, en les virtualisant dans une règle (néant), qui résume l'essence. Un soin du langage conceptuel, qui, à la représentation en dur, substituera un jour une interprétation en sûr. Une vision extraordinaire de l'intelligence … artificielle - l'existence éphémère des choses le temps d'un déclenchement de règles !
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mot
La formule et l'image sont présentes dans toute parole, mais l'abus unilatéral d'une d'elles produit l'ennui ou le bavardage. Il faudrait, qu'il n'y ait « aucune formule exprimée qui ne soit une belle image » - Plotin.
beauté,ennui,maxime,style

mot
Le singulier, dans l'expression zéro cheval (ou, mieux : zéro mal, zéro amour malheureuX), me met toujours dans un étrange embarras (on a bien : zero horses, null Pferde, ноль коней) - on sent, que le nombre zéro est une invention tardive, à laquelle les Français associèrent ce qui n'est guère numérique dans le discours sur l'Un ou sur Dieu, discours, qui aboutit à leur presque inexistence, à zéro. Pourtant, la règle platonicienne ou plotiniennece qui n'est pas l'Un est multiple – mauvaise en métaphysique, devrait être bonne, une fois appliquée à la grammaire. À rapprocher du nombre anti-grammatical mais intuitif de l'anglais : police come, the US is, ou, en russe, de l'incroyable singulier : 21 конь (21 chevaux), ou de l'invraisemblable pluriel du numéral un - один - одни (одни часы)) ! Le cas qui m'intrigue - le nombre -1 : au singulier ou au pluriel ? Minus one degrees ? Moins un maux ? En plus, il faut faire attention aux parenthèses : zero apples minus (one apple) leaves (minus one) apples !
allemagne,angleterre,être,russie

mot
L'inextricable confusion des acceptions du mot vide : le vide physique des Chinois (ne pas s'encombrer), le vide psychique des bouddhistes (ne pas s'attacher), le vide (pseudo-)mathématique des ontologues (la passerelle entre l'être et l'étant). Toutes ces mesquineries ne valent rien à côté d'un vide sacré, censé ne recevoir qu'une voix divine (la musique, au-dessus du Verbe et de la Relation). C'est dans le vide que se croisent trois voies mystiques de Plotin – la purgative, l'illuminative, l'unitive.
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noblesse
Sub speciae aeternitatis ne naissent que des ennemis de l'éternité. Celle-ci ne fraie qu'avec l'au-delà de l'être (l'Idée du Bien) de Platon, l'extase de Plotin ou de St-Augustin, la profession de Pascal, le bon plaisir de Dostoïevsky, l'au-delà du bien et du mal (l'intensité du Beau) de Nietzsche. Bref, sub speciae absentiae.
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noblesse
Toute exploration des ampleurs ou profondeurs humaines m'éclaire sur moi-même, et Lao Tseu a tort : « Plus on voyage au loin, moins on se connaît » ; c'est le séjour dans la hauteur, qui m'apprend, que le vrai soi (celui de Plotin ou mon soi inconnu) est inaccessible ; mais pour réussir ce voyage, je dois devenir impondérable et être porté par mon propre souffle – et je me porte d'autant mieux quand je suis conscient de ne pas me connaître.
auteur,hauteur,inconnu,soi

noblesse
L'esprit, se découvrant les ailes, peut devenir âme ; l'âme, touchant le fond, se mue en esprit. Le pire des cas : sans rester au fond, être « l'âme qui a perdu ses ailes » - Plotin.
âme,élan,esprit,hauteur

proximité
Quand la précision ne nuit pas à la beauté, on est en présence d'une vérité divine. Mais, en général, ce qui ne peut être que précis est sans intérêt. Toute vérité, qui dure au-delà de tout langage, est divine. Résistance au mot, c'est la définition même de Dieu. L'Intelligence Artificielle, en maîtrisant et l'intelligence et ce qui la rend possible, effacera la hiérarchie plotinienne, qu'il y avait entre : « l'intellect, qui raisonne, et celui qui donne la possibilité de raisonner ». La pensée divine se reconnaît uniquement dans la nécessité ; la vérité, l'éternité et l'infini sont des créations humaines.
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proximité
Le miracle de la sensation et de la pensée humaines est si inconcevable hors dessein d’un Créateur, qu’il, ce miracle, les place résolument hors de la réalité, et tout créateur devrait donc se tourner vers ce Créateur irréel, s’adresser seul vers le Seul (Plotin) et non pas vers ses semblables, porter l’étonnement infini et non pas les soucis de ce jour.
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proximité
La vraie introspection n’est ni verbale, ni idéelle, ni imaginative, mais mystique et n’envisage que ton soi inconnu. C’est la seule voie au bout de laquelle tu te rends compte de la présence émouvante du Créateur. « Lorsque je m’éveille à moi-même, je sens se déployer en moi la vie la plus splendide, et que je me sens un avec la divinité »*** - Plotin.
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plotin
C'est aux dieux de venir à moi, non à moi d'aller à eux.
proximité
Car aller est un acte, et l'on ne se rapproche des dieux qu'en se laissant emporter par une admiration paralysante.
action,amour,dieu,immobilité

solitude
On cherche humblement à accorder sa voix à la symphonie du monde et l'on finit par comprendre, que l'humilité de la musique divine consiste à jouer « seul vers le Seul » (Plotin).
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solitude
Le rêve que je scelle, c'est moi-même. Plotin appelait bien à « sculpter sa propre statue », mais préconisait le regard comme ciseau éphémère, pour laisser les niais se lamenter sur les grands hommes sans effigies ni statues, dans les places publiques. En fin de compte, c'est peut-être le seul moyen de régler le problème des fétiches et des idoles (la noblesse et l'intensité de Nietzsche - sur le piédestal du dieu mort).
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solitude
La solitude favorise l'expression fragmentaire, dans laquelle manquerait un commencement, un développement ou un achèvement ; la solitude elle-même y est une bonne contrainte. « L'âme isolée n'envisage que des fragments » - Plotin. L'âme grégaire et cohérente subordonne son action aux Codes et modes d'emploi. Le fragment artistique est un écho de l'Un divin, surtout lorsqu'il découle des hauts commencements et vise des fins profondes.
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solitude
Être philosophe, c'est ignorer l'immédiate raison de ses abattements et connaître à ses joies les raisons les plus lointaines. Cette métrique manque à la double ignorance prônée par Plotin. Le cœur a sa raison, que les raisons écœurent.
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plotin
Telle est la vie de l'homme divin : s'affranchir des choses d'ici-bas, s'y déplaire, fuir seul vers le Seul.
solitude
Être son propre exilé dispense de fuites ; l'horreur des routes m'interdit toute patrie, faite toujours de choses. L'évasion sur place, joyeuse, l'espace d'un matin, entre l'arrêt et le mouvement, serait-elle le troisième mode d'existence, après la nuit de l'être et l'ennui du devenir ? Fuir ensemble, en esprits ailés, peut aboutir aux choses de là-haut, où ne compte que le Verbe. (Platon : « Fuir, c'est s'assimiler à Dieu » - Dieu des routes, c'est toujours Hermès.)
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souffrance
Le bon, le grand, le vrai réveillent des passions compréhensibles et cohérentes, mais le beau nous met dans un état paradoxal : « Le beau provoque la terreur, le vertige et un plaisir mêlé de douleur ; il entraîne loin du bien » - Plotin - le beau appartient au regard, et nous vivons trop de nos yeux sans vertige. Même le plaisir le plus raffiné naît des contraintes : « Il faut rechercher non pas tout le plaisir, mais celui qui vise le beau »* - Démocrite.
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souffrance
Toute vie est une histoire de chutes : de l'extase (passion, poésie), vers l'enthousiasme (bonheur, harmonie) et vers l'ataraxie (équilibre, création). Par le travail implacable de la raison, toute justification d'une hauteur acquise s'érode et s'effondre. Et le but de la philosophie devrait être d'inventer de nouvelles raisons de s'immobiliser à la hauteur courante, de ne pas s'agiter. Plotin, Nietzsche, Cioran - pour la marche la plus haute, non-numérotée ; Épicure, Pascal, Dostoïevsky - pour l'avant-dernière ; Platon, Tolstoï, Valéry - pour la dernière.
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Plotin